Astro Club Challandais
Un peu d'Histoire...
Le ciel étoilé des astronomes est découpé en 88 constellations. Images ou dessins imaginaires élaborés à l'aide des étoiles les plus brillantes, les constellations sont à la base de la géographie céleste. Ainsi, celui ou celle qui souhaite s'initier à l'observation du ciel étoilé et en devoir de reconnaître ces antiques tracés que les anciens placèrent haut dans le ciel.
Dans sa globalité, les constellations des cartes célestes modernes, empruntent leurs noms et leurs tracés aux "histoires" issues de la mythologie grecque, mythologie qui fut aussi reprise par les romains. N'oublions pas que les planètes empruntent elles aussi leurs noms aux dieux et déesses de cette mythologie. La première partie de cette page aborde ce sujet.
La Grande Ourse
Les planètes du système solaire ont des noms de divinités de l'antiquité gréco-romaine. Zeus n'est autre que le Jupiter des romains. La grande majorité des satellites qui tournent autour des planètes possèdent eux aussi des noms issus de cette mythologie.
Mercure : Hermès chez les grecs. Dieu des voleurs, des commerçants, et des voyageurs. Il est aussi le messager des dieux.
Vénus : Aphrodite chez les grecs. Déesse de la beauté et de l'Amour.
Terre : Gaïa chez les grecs. Déesse mère à l'origine du monde.
Mars : Arès chez les grecs. Dieu de la guerre.
Jupiter : Zeus chez les grecs. Roi des dieux et père des hommes.
Saturne : Chronos chez les grecs. Dieu du temps et de l'agriculture.
Uranus : Ouranos chez les grecs. Dieu du ciel étoilé.
Neptune : Poséidon chez les grecs. Dieu de la mer et de l'océan.
Pluton : Hadès chez les grecs. Dieu du monde souterrain et des morts.
Les sept jours de la semaine sont directement issus des astres "mobiles" connus des anciens. D'ailleurs planète vient du grec "astre errant". Ces sept astres "Soleil, Lune, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, et Saturne" sont observables à l'œil nu. Ils se déplacent sur le fond étoilé des constellations de l'écliptique plus connu sous le nom de zodiaque. C'est donc tout naturellement que les anciens les considérèrent comme des divinités. Et n'oublions pas que dans l'antiquité le chiffre sept était un nombre magique. En effet, entre chaque phase lunaire, il s'écoule environ 7 jours, et n'y a t-il pas sept pêchés capitaux, les 7 merveilles du monde, les sept notes de la gamme, etc…?
Lundi pour la Lune
Mardi pour Mars
Mercredi pour Mercure
Jeudi pour Jupiter
Vendredi pour Vénus
Samedi pour Saturne
Dimanche pour le Soleil
La Lune : déesse Diane en romain ou Artémis en grec. Fille de Zeus, elle est la déesse de la nature des animaux et de la chasse.
Le Soleil ou dieu Hélios. Il conduisait le char solaire à travers le ciel.
Le Ciel et la Mythologie
INTRODUCTION
Les noms des planètes
L'ordre des jours de la semaine
L'hypothèse la plus probante sur l'ordre des jours dans la semaine serait le résultat proposé par la figure ci-contre. Dans le système du monde des anciens la Lune était au plus près de la Terre, puis venaient ensuite dans l'ordre ; Mercure Vénus Soleil Mars Jupiter et Saturne. En partant de la Lune et en descendant vers la droite de la figure cet ordre ancien est respecté. Une droite part de la Lune en direction de Mars, puis de Mars en direction de Mercure, de Mercure vers Jupiter ainsi de suite jusqu'à dimanche pour le Soleil. C'est donc cette projection particulière qui a donné l'ordre des jours que nous utilisons aujourd'hui encore.
Le ciel d'automne
Céphée Cassiopée Andromède Persée Pégase et La Baleine ou Le Monstre Marin
Il y a très longtemps, en Ethiopie, un pays d'Afrique, régnaient le roi Céphée et la reine Cassiopée. Ils avaient une fille, la princesse Andromède. La reine Cassiopée se vantait toujours d'être la plus belle femme de l'Univers. Les déesses de la mer, pour qui une simple mortelle ne pouvait être plus belle qu'elles, en informèrent Zeus, le roi des dieux. Zeus dut intervenir, et pour punir la reine vaniteuse, il fit savoir au peuple d’Ethiopie qu'un ouragan viendrait dévaster le pays si la princesse Andromède n'était pas sacrifiée au Monstre Marin (aujourd'hui La Baleine).
Avec peine et chagrin le roi et la reine firent enchaîner leur fille à un rocher qui bordait la mer. Sachant qu'elle allait être dévorée, la princesse laissait couler de nombreuses larmes sur son visage. Le jour du sacrifice, Persée l'intrépide aventurier fils de Zeus, chaussé des sandales ailées du dieu Mercure, passait au dessus de la mer. Les cheveux dorées de la princesse qui flottaient au vent et les reflets du Soleil sur ses larmes, attirèrent son attention. Il descendit aussitôt à sa rencontre, et Andromède lui expliqua le funeste destin qui l'attendait. Voyant le Monstre Marin surgir des eaux pour dévorer Andromède, Persée se jeta sur la bête et y planta à plusieurs reprises son épée magique. Le monstre n'y résista pas et mourut sur le champ. La princesse était sauvée!
Une autre fin...
Des poètes nous racontent que Persée tua le monstre en lui montrant la tête de Méduse, la Gorgone aux cheveux de serpents. Les yeux de Méduse avaient le pouvoir de transformer ceux qui les regardaient en pierre ; le monstre marin fut donc transformé en rocher. Pégase le cheval ailé fait partie de cette histoire, car dit-on, il prit naissance du sang de la Gorgone Méduse tuée par Persée. Andromède et Persée se marièrent et connurent un grand bonheur. L'un de leurs arrières petits enfants devint lui aussi célèbre, il s'agit d'Hercule (Héraclès en grec). Mais c’est une autre histoire…
Le ciel d'hiver
Orion et ses chiens de chasse, le Lièvre le Loup et le Scorpion
Fils du dieu Poséidon et d'une princesse de Crète, Orion était un homme robuste et de grande taille. Infatigable chasseur de lièvres, de nombreux rois lui demandaient de tuer les bêtes sauvages qui peuplaient alors leurs royaumes. Les deux chiens de chasse qui l'accompagnaient dans ses aventures se nommaient, Sirius et Procyon. Cependant, Orion était un être vulgaire, particulièrement grossier, et qui manquait de délicatesse. Il poursuivit durant sept ans l'épouse et les filles du géant Atlas. Zeus les sauva alors des mains d'Orion en les transformant en étoiles: Les Pléiades.
Un jour le roi de l'île de Chios qui s'appelait Oenopion, promit à Orion la main de sa fille Méropé, en échange de quoi il devait débarrasser l'île de tous ses animaux nuisibles. Aidé de ses deux chiens fidèles il détruisit toutes les bêtes sauvages de l'île, et notamment un Loup magnifique. Mais quand il demanda sa récompense, le roi manqua à sa parole et lui refusa la main de Méropé. Orion entra alors dans une violente colère et s'empara brutalement de la princesse, puis s'enivra. Pour se venger le roi et ses soldats le rendirent aveugle et l'abandonnèrent sur une plage de la Méditerranée. Mais la déesse Aurore, amoureuse du grand chasseur au visage meurtri, le soigna et lui rendit la vue. Après quelques jours de repos passés auprès de la déesse, il la quitta sans le moindre remerciement et sans un regard. Aurore fut triste, et depuis ce jour, tous les matins, elle pleure sur l'herbe et les plantes en laissant des perles de rosée.
Un jour, Orion croisa le chemin de la très belle Artémis, déesse de la chasse et protectrice de la faune sauvage, et l’aborda grossièrement. Artémis se fâcha et décida de punir l'imposant chasseur. Elle alla trouver un fabuleux Scorpion qui vivait au creux d'un rocher et lui dit :
"Mon beau Scorpion, parcours la Terre, trouve Orion, et pique-le au talon!"
Obéissant à sa déesse, le Scorpion enfonça son dard empoisonné dans le talon d'Orion qui tomba lourdement sur le sol. Souffrant mille douleurs car il était immortel par son père, il fut transformé en étoiles par Zeus. Furieuse de le voir ainsi au ciel, Artémis y envoya aussi son Scorpion. Fidèle à sa déesse il y poursuit encore Orion de son dard empoisonné. C'est ainsi que de chasseur, Orion est devenu une proie ! Attention: la constellation du scorpion n'est observable qu'au printemps et en été, quand Orion est sous l'horizon, donc invisible.
Le ciel de Printemps
Hercule, le Lion, l’Hydre, l'Aigle et le Cancer
Héraclès (Hercule en romain) avait pour mère Alcmène, la reine de Thèbes et pour père, Zeus le roi des dieux. Zeus trompa Alcmène en prenant l’apparence d’Amphitryon, le roi. Héraclès eut pour frère de naissance Iphiclès, enfant du roi Amphitryon. Tout petit Héraclès tua deux gros serpents envoyés par la déesse Héra, la femme jalouse de Zeus qui voulait l’éliminer. Certaines nuits, pour lui donner plus de force, Zeus l’emmenait boire le lait divin des déesses de l’Olympe. Un jour l’une d’elle repoussa violemment Héraclès qui recracha dans le ciel un nuage de lait. Depuis ce jour, par les nuits sans Lune, à la campagne, nous voyons ce nuage laiteux, c’est la Voie Lactée !
Devenu adulte, Héraclès fut encore la victime de la jalousie de la déesse Héra qui le rendit fou furieux. Lors de cette crise de démence, il tua sa femme et ses trois enfants. Pour se racheter de ses crimes il dut accomplir douze travaux. Durant ces aventures, il en profita pour tuer l’aigle qui dévorait le foie du pauvre Prométhée, ainsi puni par Zeus pour avoir donné le feu aux humains.
Pour son premier travail, Hercule étrangla le Lion de Némée qui avait une peau presque aussi dure que du métal. Dans une longue et terrible bataille, il coupa les neuf têtes de L’Hydre des marais de Lerne tandis qu’une écrevisse géante (Cancer) tentait de le noyer. Ensuite, il captura vivant un cerf magique aux cornes d’or ainsi qu’un sanglier géant. Pour nettoyer les grandioses écuries du roi Augias, il détourna une rivière, puis il extermina les oiseaux du lac Stymphale. Pour son septième travail il se rendit sur l’îles de Crète et y captura le taureau sauvage de Poséidon. Il enleva les chevaux mangeurs d’hommes du roi Diomède, puis vola la ceinture de la reine des Amazones. Il s’empara ensuite des troupeaux du monstre à trois corps, Géryon, et rapporta les pommes d’or du jardin des Espérides. Pour son dernier travail il se rendit dans le monde souterrain d’Hadès et en remonta le chien gardien des enfers, Cerbère !
A la fin de sa vie terrestre, son père, le roi des dieux, Zeus, le transforma en étoiles. On s’en doute, Hercule est une très grande constellation.
Le ciel d'été
La Lyre, le Cygne, la Flèche, l'Aigle et le Dauphin
La Lyre est celle du dieu Apollon. Hermès (Mercure chez les romains) lui en fit cadeau après l’avoir construite à partir d’une carapace de tortue un jour où il se promenait, pour les uns au bord de la mer Méditerranée, pour les autres sur les rives du Nil.
Le Cygne serait Zeus lui même lorsqu’il séduisit Léda la reine de Sparte. En effet, pour approcher la reine il se transforma en Cygne, ainsi il échappa aux gardes du château. Un enfant naîtra de cette union passagère et trompeuse, Pollux, le frère de Castor. Ce dernier ayant pour vrai père, le roi de Sparte. La sœur de Castor et Pollux est la belle et célèbre Hélène de Troie.
La flèche est celle du roi de la ville de Troie, qui pour sauver son fils Ganymède des serres de l’aigle de Zeus, tire une flèche dans la direction du rapace kidnappeur. Zeus sauve aussitôt son oiseau fétiche en figeant la flèche meurtrière en plein ciel. Le prince Ganymède ne fut pas sauver par son père, mais il eut cependant le privilège de partager la vie des dieux.
Chaque année, un grand concours de poésie réunissait les poètes de la Méditerranée. Arion le grec participait régulièrement à ce concours. Il embarqua donc sur un bateau marchand pour l’île de Sicile où devait alors se dérouler la compétition. Cette année là il gagna le premier prix et fut comblé d’or et d’argent. Désirant retourner chez lui, il embarqua une nouvelle fois sur un bateau, sicilien cette fois ci, et qui se rendait en Grèce. Une fois en pleine mer les marins qui n’étaient en fait que des bandits sans scrupules, volèrent le trésor et jetèrent le poète par dessus bord. Avant d’être envoyé à une mort certaine, Arion joua de la lyre et déclama ce qu’il croyait être son dernier poème. Les dauphins qui l’entendirent tombèrent sous le charme, et le sauvèrent de la noyade. Ils le ramenèrent sain et sauf sur le rivage d’une île grecque. Pour ne pas oublier que les dauphins sont les amis des poètes, Zeus et son fil Apollon transformèrent l’un d’eux en étoiles. Les marins connurent pour leur part une fin tragique.
Bibliographie sommaire
Homère : L'Iliade et l'Odyssée (Garnier Flammarion mais aussi d'autres éditions)
Hésiode : Théogonie "la naissance des dieux" (Rivages poche)
Pausanias : Extraits de "Périégèse en Grèce" publiés dans "Promenades dans la Grèce antique" de Jacques Lacarrière Chez Hachette
Ovide : Les Métamorphoses (Garnier Flammarion) Les Héroïdes (Folio Classique)
Edith Hamilton : La mythologie (Marabout histoire)
Robert Carde : Les constellations du Zodiaque (Eveil éditeur)
Marie-Françoise Serre et Pierre Bourge : Histoires d'étoiles (Bonnefoy éditeur)