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L'Egypte

EN ÉGYPTE (3100-1000 avant J-C) : LE DIEU-SOLEIL

  

1 - L’origine et la mythologie de l’univers

 

 

 Les astres servent de lien avec les dieux. La constellation d’Orion, par exemple, est liée au culte d’Osiris. Les gigantesques pyramides qu’ils construisent sont des temples funéraires en rapport avec leur religion.

 

Les Egyptiens pensent que l’univers est une oeuvre divine, un cosmos. Né d’un oeuf (ou d’une montagne ou encore d’une fleur de lotus), le dieu suprême (Atoum) a surgi du chaos et a créé un monde ordonné : père du couple Shou (l’Air) et Tefnout (l’Humidité), il a pour petits-enfants Geb, dieu de la Terre, et Nout, déesse du Ciel. C’est leur père, Shou, qui les sépare. Le couple Geb-Nout a pour enfants : les deux couples Seth et Nephtys, Osiris et Isis, dieux du cycle de la vie (destruction et création). Seth représente la force du Mal (nécessaire à la constitution de l’univers) : il est le meurtrier de son frère Osiris et Isis, après avoir ressuscité celui-ci, aura de lui un fils, Horus.

 

 Cependant, au fil de l’histoire et des récits mythiques, le démiurge Atoum a reçu bien d’autres noms et d’autres formes, tout en gardant son rôle de géniteur :

 

- Khnoum, homme à tête de bélier et façonnant sur son tour de potier le premier homme ;

 

- Khépri, scarabée qui engendre le monde et la vie en se transformant constamment ; il symbolise donc à la fois l’éternité et la métamorphose ;

 

- Amon, homme dont le visage représente le soleil et dont le corps est tantôt bleu - figurant alors la voûte céleste -, tantôt assimilé au dieu Ptah, dieu de la terre et de la fécondité ; il est l’époux de Mout, la déesse-mère à l’apparence de vautour. Leur fils sera Khonsou, dieu de la Lune. Dès lors, Amon sera assimilé au Soleil et Mout à la Terre.

 

- Sobek, dieu-crocodile, capable aussi bien de préocréer que de dévorer sa progéniture : il donne la vie, puis la reprend, puis la redonne et ainsi de suite.

 

- Et, surtout, le dieu le plus important de tous, celui qui va rapidement absorber tous les autres pour devenir le dieu suprême de la mythologie égyptienne : Rê, dieu du Soleil, et fils de Nout, déesse du Ciel.

 

 - C’est Rê, en effet, qui règne sur la voûte céleste et sur tout l’univers :

 

- Nout engendre Rê à l’aube et l’avale le soir. C’est lui qui, grâce à la Maât - force dynamique et préservatrice, garante de l’ordre cosmique, qui l’accompagne -, assure la succession des jours.

 

- Il circule sur une barque qui, durant la journée, vogue sur un grand fleuve qui relie la terre au ciel. Le matin, c’est un enfant qui revêt la forme d’un scarabée (Khepri) ; le midi, c’est un homme mûr appelé Rê. Le soir, c’est un vieillard appelé Atoum.

 

- Pendant la nuit, il rajeunit comme un fœtus. Sa barque traverse tout le corps de Nout, dont l’intérieur est inconnaissable par les hommes.

 

- C’est dans ce corps que reposent les morts, sur lesquels règnent le dieu Osiris (époux d’Isis, dieu de la terre, de la végétation qui meurt et renaît sans cesse, et du Nil). Lorsque Rê, le Soleil, se couche, il répand sa lumière sur les défunts qui demandent à sortir, à l’aube, et à devenir immortels en l’accompagnant sur sa barque. Après la mort, le corps se décompose mais les énergies immatérielles qui composent l’être humain s’en détachent et subsistent : le ka, l’énergie vitale, qui doit être entretenue par des aliments placés dans la tombe ; le ba, le principe spirituel, qui fait le lien entre le visible et l’invisible, l’univers des vivants et celui des dieux et des morts ; l’akh, enfin, qui est le principe immortel. Le but des défunts est de devenir un esprit-akh. On peut dire aussi que Rê et Osiris forment ensemble un seul dieu qui sans cesse se dédouble et se réunifie : le matin, le ba - Rê - de ce dieu suprême se sépare de son corps immatériel, le ka - Osiris - pour ensuite venir se joindre à lui, l’espace d’une nuit.

 

- Au-delà, il existe encore un domaine, inconnu des dieux eux-mêmes, et qui est l’opposé du monde connu : le Noun (le chaos originel, l’océan primordial), réservoir de forces destructrices - infini, obscur et inerte.

 

- L’ensemble de l’univers a la forme d’une boîte rectangulaire orientée du nord au sud, comme le Nil. L’Egypte se trouve au centre. Le ciel est plat comme un plafond et soutenu par quatre colonnes. De chaque côté coule un grand fleuve, sur lequel vogue la barque qui porte le Soleil.

 

 Il existe naturellement d’autres récits mythiques qui donnent une grande importance à d’autres dieux :

 

a)      Ptah, dieu de la Terre et démiurge ;

 

b)      Thot, dieu de la Lune, qui préside au bon déroulement des cycles ; c’est pourquoi il est le gardien du calendrier et le maître de la connaissance et de l’écriture ;

 

c)      Hathor, autre nom pour la déesse du Ciel (vache céleste dont les quatre pattes reposent sur la Terre), mais aussi fille de Rê et femme d’Horus.

 

d)      Anubis, dieu à tête de chacal et dieu des morts : sa fonction est de conduire les âmes.

 

Différents mythes expliquent pourquoi l’univers, créé harmonieux à l’origine, est toujours menacé par les forces du Noun. (Ex : la révolte des hommes contre Rê, affaibli par l’âge, qui se vengera en séparant le ciel de la terre, le jour de la nuit, …)

 

 

 

L’important est de retenir que le Soleil (qu’il s’appelle Rê, Amon ou Atoum…) est considéré comme le dieu suprême qui assure le renouvellement perpétuel de l’univers. Le Pharaon, lui, est le souverain qui représente sur terre, dans le monde des hommes, le divin Soleil. Quant aux animaux, beaucoup d’entre eux sont des incarnations de dieux (le boeuf, le taureau, la vache, la chatte, le crocodile…)

 

Par la suite, le pharaon Aménophis IV affirmera que le dieu suprême était Aton, dieu unique, force d’amour et de lumière. Ce dieu à l’existence éphémère préfigure le Dieu unique des grandes religions monothéistes.

 

 

 

 2 - Les connaissances astronomiques

 

 

 La civilisation égyptienne est particulièrement prestigieuse ; en - 3100, ils inventent l’une des toutes premières écritures du monde : les hiéroglyphes. De plus, leur conception de l’univers est aussi fondée sur l’observation des astres et les calculs mathématiques.

 

La vie des Egyptiens est réglée sur le Soleil et sur le fleuve du Nil : il faut prévoir, pour la gestion de leur agriculture, les crues du Nil et pour cela étudier les mouvements des astres. Ils inventent donc le calendrier de 365 jours qui divise l’année en trois saisons : l’Inondation, les Semailles (l’hiver), les Récoltes (l’été), et en douze mois de trente jours - auxquels on ajoute cinq ou six jours supplémentaires en fin d’année pour coïncider avec l’année solaire.

 

 Mais les Egyptiens s’aperçoivent que ce calendrier officiel (surtout destiné aux fêtes liturgiques) retarde d’un jour tous les 4 ans ; c’est pourquoi, vers 2000 avant J-C, ils inventent un autre calendrier destiné à la vie quotidienne et fondé sur les décans (10 heures entre le lever et le coucher du soleil + 1 heure pour l’aube et 1 pour le crépuscule). Cet autre calendrier commence en juillet. La journée est divisée en 24 heures. Les Egyptiens se servent des étoiles pour fixer la fin de la nuit. De plus, ils ont remarqué que l’étoile Sirius (Sothis pour eux) se lève un peu avant le soleil et que ce phénomène correspond au début de la crue du Nil. Leurs connaissances en astronomie ne sont donc pas négligeables.

 

 Par ailleurs, ils témoignent d’une bonne connaissance des étoiles et des planètes :

 

- Ils remarquent que les étoiles peuvent être regroupées en constellations. Ainsi, le conduit qui, dans les pyramides, mène à la chambre du roi, pointe en direction de la constellation d’Orion. Ils ont distingué d’autres constellations comme La grande Ourse ou Cassiopée.

 

- Ils connaissent aussi les cinq planètes les plus proches de nous : Mars, Vénus, Mercure, Jupiter et Saturne.

 

- Vers 1500 avant J-C, comme pour les Babyloniens, leur calendrier tient compte à la fois des cycles du Soleil et de la Lune.

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