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Les progrès qu’ils accomplissent sont les suivants :

 

 

- De meilleures observations et la réalisation de tables astronomiques permettant de prévoir les mouvements du Soleil, de la Lune et des planètes. C’est dans ce but qu’ils ont créé des observatoires où l’activité astronomique est intense. Ils découvrent notamment l’existence d’éclipses de soleil annulaires. Leur influence s’exercera jusqu’au XVème siècle.  

- Un réel intérêt pour les astrolabes et pour d’autres instruments astronomiques.Ils sont les premiers à mentionner, par exemple, l’utilisation de tubes d’observation, dépourvus de lentilles, afin d’éliminer la lumière parasite.   

- Des progrès importants dans le calcul trigonométrique et la géométrie des sphères, jusqu'à être amenés à remettre en question les théories de Ptolémée, sans toutefois pouvoir proposer de théorie plus satisfaisante. 

- Des études importantes sur la forme de la Terre et la mesure de ses dimensions.

Le moyen Orient et l'Orient

 

 

 

EN MÉSOPOTAMIE (3500-539 avant J-C) : LES CYCLES DE LA LUNE

 

 1 - L’origine de l’univers

 

 a - Selon les Sumériens (3500 avant J-C) :

 

 Ce sont d’abord les Sumériens qui ont inventé le mythe de l’origine de l’univers en Mésopotamie et ont inscrit leurs différents récits sur des tablettes d’argile. A l’origine, il y a Nammu, la Mer primordiale.

Cette Mer engendre un couple d’enfants : An, dieu du Ciel, et Ki, déesse de la Terre. Eux-mêmes auront pour enfants Enlil, le dieu de l’Air et Ninlil, la déesse du Blé…

C’est Enlil qui provoque la séparation de ses parents : le Ciel sera désormais en haut et la Terre, en bas.

Parmi leurs descendants, on trouve Nanna ou Sin, le dieu de la Lune, et Outu, le dieu du Soleil. Enlil a un compagnon nommé Enki, Seigneur de l’Abîme et de la Terre, et Maître des Destins ; celui-ci va apporter sur Terre l’eau nécessaire à la vie. Enki devient alors le dieu primordial et principal des Sumériens : il est l’organisateur de l’univers : c’est lui qui crée les hommes et la civilisation. 

Pour les Sumériens, la Terre est comme une montagne non entourée d’eau. Au sommet d’un pic neigeux central siègent les dieux. La coupole céleste de métal s’appuie sur une muraille bordant la Terre.

 

 

b - Selon les Babyloniens (2200 avant J-C) :

 

 Pour les Babyloniens, qui reprennent bien des éléments de la mythologie sumérienne, le monde est né de la fusion entre Apsou - dieu de l’eau douce - et Tiamat - déesse de l’eau salée, représentée sous la forme d’un monstre, et qui symbolise le chaos primitif contre lequel vont lutter les dieux intelligents et organisateurs.

 

Apsou et Tiamat auront des enfants : d’abord Moummou, le Tumulte des flots, puis Lahmou et Lahamou, un couple de Serpents monstrueux qui vont eux-mêmes donner naissance à Anshar, principe mâle et céleste, et à Kishar, principe femelle et terrestre.

Anshar et Kishar auront à leur tour des descendants, parmi lesquels on retrouve les dieux sumériens du Ciel : Anou (équivalent de An), du Vent : Enlil ou Bel, et de l’eau et de la sagesse : Enki ou Ea.

 

 Enki aura un fils qui va devenir le dieu principal du panthéon babylonien : Mardouk. Celui-ci va combattre la dragonne (parfois représentée sous la forme d’un gigantesque poisson) Tiamat et la met en pièces : grâce à cette victoire, il organise l’univers à partir des débris de Tiamat.

 

D’une moitié du monstre, il fait d’abord le Ciel, voûte creuse dans laquelle il crée une demeure pour les dieux. Il installe aussi dans le Ciel les étoiles, qui sont l’image des dieux. Enfin, il y place la queue du monstre pour former la voix lactée.

 

Puis, avec l’autre moitié de Tiamat, Mardouk crée la Terre. Celle-ci est un plateau rond et creux. Il crée également l’espèce humaine, paraît-il au moment de la nouvelle lune. (Le premier homme s’appelle Anu et Mardouk lui remet la tablette des destins, talisman du pouvoir suprême.) A l’intérieur de la Terre se trouve le séjour des morts. Mardouk perce les deux yeux de Tiamat pour créer les sources des deux fleuves le Tigre et l’Euphrate. La Terre a la forme d’un plateau rond qui flotte sur l’Apsou. Elle est bordée de montagnes sur lesquelles repose la voûte céleste. La forme générale du monde est celle d’une caisse fermée, dont notre Terre constitue le fond.

 

 Parmi les autres divinités cosmiques, il faut mentionner : Sîn, le dieu-Lune, très important ; ses deux enfants sont Shamash, le dieu-Soleil, et Ishtar, la planète Vénus. C’est donc de la nuit qu’est venue la lumière. Mais d’autres récits disent que Sîn et Shamash sont les enfants de Tiamat.

 

Chaque soir, Sîn monte sur sa barque, le croissant lunaire, et parcourt toute l’étendue du ciel. Parfois, le croissant devient un disque, couronne du dieu. Dieu de clarté, il empêche les méchants de nuire durant la nuit. Il est mystérieux à cause de ses multiples changements de forme. Les esprits malfaisants, aidés par les propres enfants du dieu, essaient de lui nuire mais Mardouk rétablit l’ordre. C’est encore Sîn qui divise le temps, ainsi que l’a décidé Mardouk lors de la création. C’est enfin un dieu plein de sagesse, que l’on vient consulter. Il a encore un autre fils, Nouskou, le dieu du feu.

 

A l’aube, Shamash gravit la montagne de l’est, monte sur son char et commence son ascension ; le soir, il se dirige vers une montagne de l’ouest : une porte s’ouvre et pénètre dans les profondeurs de la Terre ; puis il rejoint la montagne de l’est. C’est surtout le dieu de la justice : il effraie les méchants. C’est aussi le dieu de la divination. Il déchiffre en particulier les décrets des dieux dans la position des astres, le mouvement des planètes, les météores.

 

Il existe aussi, nous l’avons vu, Ishtar, la planète Vénus, déesse des matins et des soirs. C’est une divinité complexe, tantôt déesse de la Guerre, tantôt de l’Amour. 

 

    La constellation d’Orion est personnifiée par Nin-Girsou, vite devenu dieu guerrier et chasseur. Il y a aussi bien d’autres divinités cosmiques : des orages (Adad), du feu (Gibil et Nouskou), des eaux (Enki ou Ea et sa fille Ninâ), de la Terre-mère (Gatoumdoug, par exemple), de la  végétation (Tammouz)...

 

     Comme dans les autres mythologies, on trouve le récit du déluge : un jour, les dieux décident de détruire la race humaine : c’est le déluge. Seul Ea a pitié des hommes et s’arrange pour qu’un mortel puisse construire un immense vaisseau et y mettre sa famille et ses animaux. Mais les dieux envoient par la suite d’autres fléaux aux hommes. Ea doit demander à la déesse Mami de reconstruire une nouvelle race d’hommes. Désormais, les hommes et les dieux vivent en paix.

 

 

2 - Les connaissances astronomiques 

 

 Les Sumériens ont été les inventeurs de l’écriture (cunéiforme).

Les Babyloniens, qui leur succèdent, accordent beaucoup d’importance à la magieet à la divination (qui leur permet de prédire l’avenir). Ils sont les inventeurs de ce qu’on appelle encore aujourd’hui l’astrologie. Ils s’intéressent donc particulièrement aux phénomènes célestes ; ils pensent que les astres ont une influence sur la vie humaine et que l’on peut prédire l’avenir en les regardant. Ce sont les prêtres qui détiennent les secrets de cette double science. Pour toutes ces raisons, les Babyloniens développent des connaissances très poussées en mathématiques.

 

Sur leurs tablettes d’argile, ils rédigent des éphémérides (indications recueillies jour après jour sur la position des astres). Ils établissent aussi les horoscopes des individus.  

 

En outre, ils élaborent vers 1500 avant J-C leur calendrier en utilisant le cycle de la lune : l’année comprend douze mois ou lunaisons. Le mois commence le soir où apparaît un nouveau croissant de lune, juste avant le coucher du soleil. Mais les mouvements de la lune sont très complexes ; un mois peut donc comporter 29 ou 30 jours. De plus, la visibilité du premier croissant dépend d’une foule de paramètres. C’est pourquoi il est nécessaire, pour établir ce calendrier, d’observer très précisément les mouvements quotidiens de la lune et du soleil. En outre, à cause du décalage déjà observé dans le calendrier des Égyptiens, ils sont obligés d’ajouter de temps en temps un treizième mois. La semaine suit également les phases de la lune et les jours portent le nom du Soleil, de la Lune et de cinq planètes. Au total, l’astronomie grecque devra beaucoup aux Babyloniens.

 

 

LES HEBREUX : LE DIEU CREATEUR DE L’UNIVERS (1200-600 avant J-C)

 

 

 1 - La Création et la composition de l’univers

 

 Au VIème siècle avant J-C, les Hébreux sont déportés en Mésopotamie, à Babylone après la prise et la destruction de Jérusalem par Nabuchodonosor. C’est pourquoi leur cosmologie s’inspire beaucoup de celle des Babyloniens. Leur univers comporte par exemple lui aussi un enfer (cf. le Shéol) situé en-dessous de la Terre.

 

Cependant, ils amènent aussi leur propre culture et transforment certaines images du mythe babylonien : dans la Bible, le chaos aquatique (ou l’Océan primordial) n’est plus personnifié sous la forme d’un monstre destiné à être vaincu par un dieu. C’est simplement le néant à  partir duquel le Verbe divin va créer la lumière par une simple parole : « Que la lumière soit ! », puis l’univers entier. La Terre est conçue comme étant le centre de l’univers ; elle est éclairée par les deux luminaires principaux que sont la lune et le soleil.

 

 Une idée nouvelle apparaît ainsi : celle de la Création de l’univers par un seul Dieu tout-puissant. Cette création se fait assez rapidement, et sans gros efforts (ici, il n’y a pas de monstres à combattre pendant des siècles pour faire régner l’ordre dans le chaos !). En outre, Dieu ne fait pas partie de l’univers ; il n’est pas, comme dans les autres mythologies, né du chaos. Il est extérieur à sa création qui dépend constamment de lui.

 

Dieu crée d’abord la lumière (qu’ensuite il sépare des ténèbres pour créer le jour et la nuit) ; le 2e jour, le firmament, appelé ciel, pour séparer les eaux du haut de celles du bas ; le 3e jour, la terre, séparée des eaux appelées désormais mers, et la verdure ; le 4e jour, le soleil, la lune et les étoiles ; le 5e jour, les animaux marins ; le 6e jour, les animaux terrestres, l’homme et la femme ; le 7e jour, il se repose.

 

Pour les Hébreux, l’univers créé par Dieu en sept jours est forcément bon. Au milieu du paradis terrestre (l’Eden) où Dieu place Adam et Ève, le 1er couple de l’humanité pousse l’Arbre de Vie, axe cosmique entre le ciel et la terre, et qui donne l’immortalité. Mais juste à côté (peut-être d’ailleurs s’agit-il en fait du même arbre) fleurit aussi l’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal. Le Mal viendra seulement des actions de l’homme, à qui Dieu a donné la possibilité de maîtriser la nature. Adam et Ève désobéissent à Dieu et mangent, tentés par le Serpent - Lucifer - du fruit de l’Arbre interdit : c’est pourquoi ils sont chassés du paradis terrestre et connaîtront désormais le travail, la souffrance, la maladie, la vieillesse et la mort.  

 

Comme bien d’autres récits mythiques, la Bible relate le Déluge, dont elle fait un châtiment décidé par Dieu face à des hommes égoïstes et sans scrupules. Seul Noé, homme juste, sera sauvé : Dieu lui ordonne de construire une arche immense où il fera entrer sa femme, ses enfants et leurs conjoints, ainsi que les couples de toutes les espèces d’animaux. Le déluge dure quarante jours. Au terme du déluge, Dieu établit son Alliance, dont l’arc-en-ciel qu’il place dans la nuée est le signe, avec les hommes. La Terre peut ensuite se repeupler.

 

 Par la suite, Dieu sera toujours prêt à secourir ses créatures : tout au long de l’histoire des hommes racontée par la Bible, Dieu établira un pacte entre lui et le peuple hébreu, dont l’ancêtre est Abraham ; c’est ce peuple d’Israël qu’il a choisi pour le conduire vers un nouveau paradis. Ainsi les Hébreux vont-ils conquérir par la force le pays de Canaan. Parmi les descendants d’Abraham, Moïse sera le fondateur de la future religion des Hébreux : le Judaïsme.

 

C’est en souvenir de ce pacte que les Hébreux respectent le sabbat et les jours de fête - durant lesquels ils doivent cesser toute activité. Le sabbat commence le vendredi soir et il est célébré le samedi. Les autres jours de fête commencent également la veille au soir, lorsque les deux premières étoiles apparaissent dans le ciel après le coucher du soleil.

 

 Vers le VIIIème siècle avant J-C, les Hébreux pensent que la Terre est en forme de cercle. En bas est le pays des ténèbres et de l’ombre de la mort. Le firmament est une voûte solide, au-dessus de laquelle sont les eaux supérieures qui donnent les pluies. Dans les hauteurs se meuvent les astres.

 

 

2 - Les connaissances astronomiques

 

 C’est pourquoi il est important pour les Hébreux de fixer un calendrier pour établir le début du sabbat, des fêtes et des nouvelles lunes. Vers 1500 avant J-C, leur calendrier tient compte à la fois du Soleil et de la Lune, comme pour les Babyloniens et les Égyptiens.

 En outre, la Torah, qui est la Loi écrite, et le Talmud, oeuvre religieuse des hébreux qui recueille une loi orale vieille de huit siècles, contiennent de nombreuses observations astronomiques d’une grande précision.

 

 

 

LES ARABES : LES PROGRÈS DE L’OBSERVATION ASTRONOMIQUE (VIIIème siècle-XVème siècle après J-C) 

 

 

Les Arabes jouent un rôle essentiel dans l’histoire de l’astronomie : ce sont eux qui font le lien entre Ptolémée et le monde occidental naissant. Ils étudient l’Almageste de Ptolémée de façon approfondie, en vérifient et en corrigent les paramètres. Leur immense empire et leur culture raffinée, influencée par les astronomes indiens, connaisseurs des Grecs, va permettre aux chrétiens européens de prendre connaissance de l’héritage grec. Ils possèdent deux calendriers : le calendrier liturgique, lunaire et très ancien, emprunté à l’Extrême-Orient ; le calendrier solaire qui rythmait les activités profanes (levée des impôts ou récoltes).

 

De plus, l’astronomie est pour les Arabes une science fondamentale parce qu’à travers elle se manifeste l’organisation de l’univers et, par conséquent, le pouvoir de Dieu.

 

En outre, il est important pour eux de déterminer le début du Ramadan, mois pendant lequel les musulmans doivent jeûner entre le lever et le coucher du soleil. L’étude des astres permet aussi de fixer précisément le moment des prières que tout fidèle doit faire à la mosquée, toujours orientée vers la Mecque.

 

Enfin, influencés par les Grecs, les Arabes se passionnent pour les horoscopes et l’astrologie. 

Les plus grands astronomes arabes sont : Thabit ibn. Qurra (IXème siècle), Ibn Yunus, Azarquiel (Xème siècle), Al-Biruni et Ibn al-Haytam, alias Alhazen (X-XIème siècle).

 

 

 

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